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Méthodologie de Développement Intégré Eau-Territoire (MEDIET)

Depuis sa création, l’Académie de l’Eau s’est préoccupée de la problématique eau et territoire, liée aux  usages concurrents et aux relations complexes, tant dans le cadre des aménagements que de la gestion. Dès 1997, elle a tenu au siège de l’UNESCO son premier Colloque sur le thème « L’eau, la ville et l’urbanisme ». Les 10 et 11 février 2000, elle organisait au Sénat un Colloque International sur « L’eau, l’aménagement du territoire et le développement durable ». En 2001, sur invitation du ministre de l’environnement Wallon, elle poursuivait l’exercice en organisant une conférence internationale consacrée aux « Stratégies de développement durable : eau et aménagement du territoire ». En mars 2005, l’UNESCO accueillait la conférence euro-africaine consacrée à « Eaux et territoires » que l’Académie a initiée. De même, au cours de ses différentes Assemblées générales, elle a organisé des conférences en lien avec cette thématique : en 2000 à Aix les Bains sur les eaux partagées transfrontalières, en 2003 à Toulouse et en 2005 à Lyon sur le partage des eaux de surface et les eaux souterraines. Le 9 février 2007, elle a organisé à Tournai, en partenariat avec la Wallonie et avec le concours de la Société Hydrotechnique de France, un colloque international sur les eaux souterraines des calcaires carbonifères partagées entre la France et la Belgique. 

L’Académie de l’Eau  n’est pas un acteur opérationnel du « système de l’eau » et n’intervient pas directement sur le terrain. Son rôle comme autorité indépendante, intellectuelle et si possible morale, auprès des acteurs opérationnels, se situe principalement au niveau de la méthodologie et éventuellement de l’assistance à sa mise en œuvre. C’est pourquoi ses réflexions visent une Méthodologie de Développement Intégré Eau-Territoire (MEDIET) définie lors dun séminaire atelier de l’Académie en octobre 2005 :Une gestion intégrée eau-territoire, c’est faire converger sur un territoire pertinent, et en concertation, les moyens humains, financiers et techniques permettant de satisfaire au mieux et durablement les usages socio-économiques et les fonctionnalités des éco-systèmes aquatiques et terrestres. La gestion intégrée doit faire l’objet d’évaluations.

La notion de territoire pertinent pose le problème d’échelle, mais dans la réalité il n’y a pas d’échelle de territoire prédéterminée : c’est celle où se pose (nt) le(s) problème(s) et celle à laquelle il(s) peut (vent) être résolus par consensus entre les acteurs de l’eau et du territoire. Il s’agit d’une application du principe de subsidiarité, de gouvernance à l’échelon le plus proche du terrain. Par exemple, une disponibilité insuffisante de la ressource pour l’eau  potable ne sera pas traitée à la même échelle territoriale qu’un problème d’inondations pour lequel les interactions amont-aval sont généralement très fortes spatialement.

En revanche, l’idée force, tant pour l’eau que pour les territoires, réside dans la gestion des écosystèmes, à l’origine naturels pour l’eau et anthropiques pour les territoires socio-économiques, mais tous caractérisés par un fonctionnement qui doit pouvoir s’exercer dans la durée. Ce  fonctionnement systémique des écosystèmes eau et territoires ne sera durablement viable que s’il correspond à une véritable symbiose, c’est-à-dire à une association, à une concertation à bénéfices réciproques, à des échanges équitables à la fois dans les actions de planification et de programmation. Une gestion cohérente « bassin-versant » et « bassin de vie » doit être mise en place et perdurer (ce qui ne signifie nullement que les périmètres géographiques, administratifs ou autres doivent coïncider ou se superposer avec précision). Les démarches de gestion de l’eau et de gestion des territoires doivent être cohérentes pour assurer à long terme l’efficacité de leur fonctionnement optimal respectif.

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